Bêtisier Over Lord !

Lyon, le 22 Octobre 2015


Pages 1 à 15

Projet de couverture pour Overlord ! Un Lawrence qu'on a envie de décoiffer !



Je sais que certains d'entre-vous attendent patiemment la sortie de la suite de Oh Lord ! et je les en remercie, même si l'écriture est pour moi un plaisir solitaire, le partager fait partie des cerises sur le gâteau, et vous savez comme j'aime ces cerises.

Donc Overlord, la suite de Oh lord ! est entre les mains de mes relecteurs. Certaines ont déjà rendu leur copie, et d'autres, comme Pedro, commencent tout juste. Vous connaissez Pedro, il a beaucoup sévit sur les pages du bêtisier de Oh Lord ! de la rubrique "coulisses".
Pedro vient de m'envoyer par la poste les 15 premières pages du manuscrit annotées, accompagnées la même journée, du SMS suivant : "Si tu veux revoir ton manuscrit vivant, adresse-moi un virement bancaire de 10 000 euros en 'tites coupures. Sinon, tu le recevras en tronçons "corrigés"..."

Le ton était donné, comment résister à l'envie de vous faire profiter de son style impitoyable et inimitable ?
C'est parti !


Photo Eva Besnyo





Il a commencé dès le titre :
OVERLORD
Ce roman serait-il surchargé ?
 OVERLORD OVAIRES LORD

"Lawrence jeta un oeil au rétroviseur"
1er oeil de jeté

"...et sortit son téléphone portable. Il effleura la surface de l'appareil avec ses doigts"
Pourquoi pas avec ses genoux ?

"Le planning des salles d'opération est rigide, j'ai besoin de la prévenir à l'avance..."
Pour le cas où des imbéciles préviendraient après...

"Quel est ton genre de nourriture ?"
La comestible.

"Est-ce que tu aimes le japonais ?"
Ah ben non, il veut manger des gens...

"Il balaya la rue du regard."
Rendant ainsi un service inestimable aux agents de la voirie.

"Elle était à contre-jour et son visage était dans l'ombre."
Présente-moi une citoyenne dont le visage ne soit pas dans l'ombre à contre-jour...

"Eve contempla la voiture qui d'éloignait dans la rue."
Tant que c'est pas dans la vitrine d'en face

"Elle était sur le trottoir"
A peine arrivée et elle fait déjà le tapin ! Sans doute à cause du froid...

"Ils n'étaient que cinq à occuper les murs"
Occuper les murs ? Mais alors, qui vivait dans les pièces de l'immeuble ?

"Elle jeta un oeil par la fenêtre"
Ça y est, c'est reparti pour le lancer de globes oculaires

"La lumière extérieure était éclairée"
Une lumière qui est éclairée, ça nous change des gens à contre-jour dont on distingue le visage.

"Elle sortit de la cuisine pour gagner le jardin"
A la loterie ?
Bon, celle-là Pedro me l'a déjà fait mille fois pour Oh Lord, il faut croire que je n'étais pas vaccinée !!!

"son père la suivit et s'arrêta pour taper ses chaussures contre la marche.
- Si je rentre de la terre..."
Parole célèbre d'un envahisseur martien de retour au pays après une longue campagne de conquête inteplanétaire.

"Elle s'arrêta à cause d'un bruit assourdissant en provenance du fond du jardin."
En provenance, c'est pour un vol d'Air France, ici c'est "provenant"

"- Ravie de voir que ma vie sexuelle illumine votre temps libre"
Voilà une phrase bien mieux construite et moins lourde que d'autres. En effet, tu aurais pu écrire : "Je suis ravie de voir que votre temps libre est illuminé par ma vie sexuelle." et tu avais le verbe "être" en trop, "que" et un passé composé comportant encore "être" et la conjonction "par". Alors que là, tu élimines toutes ces lourdeurs par la structure syntaxique choisie : verbe+verbe, pronom relatif + groupe nominal + verbe + groupe nominal complément.
Un style fluide se compose de préférence de noms et de verbes, et de quelques adjectifs. Les verbes doivent être variés, contrairement à la langue orale où les mêmes structures syntaxiques reviennent indéfiniment. 

"Matt se mit à tousser"
Évite de d'introduire le verbe par un autre verbe : finir de commencer à... 
Il faut tenter d'éliminer au maximum les grumeaux, c'est à dire tous ces mots inutiles qui alourdissent la phrase. L'objectif est de concentrer le sens et les idées dans la moins de mots possibles. Expl : "je suis content que tu viennes" peut se dire "ta venue me réjouit".
Prend garde avec les temps composés. Ils alourdissent dangereusement le style. De plus, il faut toujours chercher si possible à condenser une idée dans un seul mot plutôt que dans une expression. La langue est riche de cela : "Le fait que tu ne sois pas là me rend triste" = "Ton absence m'attriste." 

"Je vais devoir jeter un oeil à leur mère..."
ça y est, on jette à nouveau de l’œil

 "Il la regarda avec des yeux ronds"
J'ignorais que la greffe d'yeux cubiques existait.



Et la suite ? Me direz-vous...vous n'en avez donc pas marre de tous ces yeux qu'on jette à tord et à travers ? Et bien la suite, je l'attends comme vous. Pedro l'a postée aujourd'hui alors, patience...

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